J'avoue m'être estimée heureuse quand j'ai vu le déchaînement généré par une blague sur des bottes chez Punky ou par la peine causée par celle, beaucoup moins drôle, dont Louise m'a fait part la concernant, il y a quelques temps.
J'imagine que lorsque l'on s'expose sur un blog, lorsque l'on décide de mettre un peu de sa vie et donc de son intimité à disposition des autres, on doit accepter ce qui va de pair. A savoir
l'incompréhension parfois blessante de ses paroles, le jugement erroné de ceux qui croient tout connaître de vous simplement à travers la toile, le risque du mot de trop, de la blague foireuse
qui va vexer vos lecteurs sans le vouloir.
Comme dans la vie je suis plutôt une fille de responsabilités, j'aurai tendance à assumer pleinement et jusqu'au bout, mes convictions comme mes erreurs. Et on peut en commettre bien entendu,
surtout moi. Ceci étant je ne crois pas que le rapport très succinct et factuel de la mort d'Alexander McQueen soit, comme on a pu me le reprocher, "choquant"
ou "sensationnel".
Je crois que la violence de ce genre de faits, qui, en l'occurrence - replaçons les choses dans leur contexte - ne concerne personnellement aucune de nous, peut en revanche toucher
intimement. Par procuration, par réminiscence, par humanité tout simplement. En ça je comprends certaines de vos réactions. Ma manière de dire la violence de cette nouvelle, de choisir
délibérement (et je l'assume tout à fait), les mots pour la relater, justement sans plus de détails que nécessaires, correspondait certainement à la même brutalité que sucite chez moi, le fait
d'être spectatrice impuissante de la détresse inconsolable d'un être objectivement talentueux. Evidemment nous ne parlons certainement plus seulement de McQueen, comme l'une d'entre
vous n'en parlait plus vraiment non plus je crois, avec ce reproche qu'elle me faisait de ne rien y connaître...
Alors oui, il y a les mots qu'on écrit et ce qu'ils impliquent. Mais oui il y a aussi la deuxième lecture, celle entre les lignes, celle qui justement, par pudeur, ne dit pas tout, mais laisse à
chacun le soin de son interprétation, de son ressenti.
Se pendre à 40 ans dans ce joli milieu de faste et de paillettes où seuls comptent la réussite, l'apparence et le qu'en dira-t-on, c'est certainement un acte aussi désespéré que rebelle. On ne se
fait pas appeler l'enfant terrible de la mode pour rien... Mais évidemment, il y a certains courages dont nous aimerions tous que les plus talentueux d'entre nous se privent parfois.
Mon avis, puisque finalement vos réactions m'incitent à l'exprimer, c'est que rien de ce que nous faisons ou disons n'est gratuit. Absolument rien. Et dans ce sens, il serait préférable de
réfléchir plutôt que de nous contenter de la version des choses qui nous arrange. Réfléchir à la vérité, car au moins cette version là, objectivement, est commune à tous. Je me le tiens pour dit
en ce qui me concerne.