Je l’ai cherché longtemps dans les librairies à la fin de l’été. En rupture partout et annoncé comme un vrai bon livre, je lui courais un peu après j'avoue. C’est toujours comme ça quand le désir est trop grand, les exigences le deviennent aussi et s’en trouvent souvent frustrées …
Du coup déception quand même à la lecture de ce polar au titre assez complexant il faut bien le dire. Pas un libraire qui n’ait écourté le titre en le disant tout haut à son collègue pour savoir s’il était dispo dans les rayons ... Comme si lire Britney c’était un peu la honte. Et j’avoue que pour la non fan que je suis, j’aurais aimé que l’effort soit au moins récompensé par une bonne surprise.
A vrai dire je m’attendais plus à un polar qu’à un roman sur l’histoire vraie de la star US. Car c’est plutôt ça que j’y ai trouvé, les anecdotes (réelles ou romancées) de sa traque, certes plutôt oppressante, par les photographes des tabloïds. La sienne mais également celle de Lindsay Lohan, consoeur socialite chouchou des colonnes de gossips qui m’a semblé d’ailleurs lui voler la vedette, assez pour me demander si ce n’est pas elle qui aurait mérité le coup de pub du nom sur la couverture du bouquin... Du coup au terme de la lecture je ne sais pas quoi dire, ni penser. S’agit-il d’un thriller sans suspense, d’une semi biographie sans vraies grandes nouvelles, d’un concentré des magazines people au format littéraire ? Je ne sais pas, franchement je suis sceptique. Certainement aussi désabusée que ne semble l’être le héros, flic sans envergure, sensé bosser sur l’enlèvement prévu de Britney.
Si ce n’est la tendresse évidente de ce héros, et donc de cet auteur, conjuguée à une plongée en plein cœur de L.A, de ses distances « imparcourables " et de ces lieux emblématiques, que me reste-t-il vraiment ?
Le sentiment d’humanité de ces vedettes qu’on croirait être seulement des êtres de papier tant leurs photos inondent notre quotidien. La réalité assez triviale de leur vie comparée à l’image très idéalisée que forgent leurs adeptes.
Si j’étais sévère, je dirais que Jean Rolin a écrit Le ravissement de Britney avec autant de désabusement aux accents ricains que Houellebecq avait écrit la vie d’un informaticien français dans les Particules Elementaires. Je le dirais si comme pour les Particules je n’avais eu envie d’aller au bout du bouquin. Mais là j’y suis allée. Je n’y ai trouvé aucune issue particulièrement satisfaisante mais j’y suis allée.