4 mai 2012
5
04
/05
/mai
/2012
18:47
Le Dieu de Sébastien est bleu. Et le mien ressemble à Sébastien Tellier. Mentalement parlant. Barbe longue,
cheveux aussi, voix ténébreuse, comme flottant au dessus de nos trivialités. Depuis quelques jours mon Dieu s’est radicalement bleuté, rapport à ce que vous savez…
Oui, il est absolument divin d’être embarquée dans le voyage à la première écoute, parce que c’est assez rare
finalement. Il faut parfois vouloir faire l’effort. Et là, pour filer la métaphore religieuse, c’est comme la Foi, ça s’impose à toi. L’album de Tellier est bon, il fait du bien par où il passe,
à savoir par les oreilles, l’épiderme et l’imaginaire. C’est forcément banal de dire qu’un album de Sébastien Tellier est orgasmique, car il est certain qu’avant même d’avoir formulé l’idée, des
centaines de nanas ont déjà succombé au grand vertige du Barbu.
A cheval (sans mauvais jeu de mots…) entre un disco à la Claude François et une diction/émotion à la
Christophe, avec le sex appeal d’un Barry White but not black, un pied dans le ringardos suranné et l’autre dans l’avant-garde rafraîchissante, Tellier arrive à surprendre tout en réconfortant.
Mettre son grain de sel dans des recettes musicales déjà testées par lui, mais apporter quand même une nouvelle saveur au résultat. C’est tout à fait mystique, ça met littéralement sur un nuage,
en tous cas c’est là où j’étais quand le téléphone m’a interrompu sur les dernières notes d’orgue de « Magical Hurricane ». En français, en anglais, Sebastien Tellier manie très bien la
langue… qui rend la musicalité enveloppante.
Puis il y a eu « Draw your world » et là j’ai béni le Ciel d’avoir trouvé le mec qui a réussi le
prodige, en moins de minutes, de mettre une charge de sensualité aussi suffocante derrière des guitares électriques, que celle que Prince avait mise dans "Purple
Rain".
Secousses successives de bonheur jusqu’au bout de l’album, sourire scotché dans mon petit paradis auditif qui
n’avait rien d’artificiel, j’ai vu des Anges, marché sur l’eau, admiré des horizons à perte de vue, fait l’amour sur la plage, bref, vécu une évasion sans bornes qui m’a rappelé que la musique
est une liberté merveilleuse. Pieds nus, des marguerites sur mon casque de cosmonaute, j’ai pensé « Seb, tu me fais rêver, allons à Biarritz en été ». Et puis le skeud c’est arrêté. Et,
ô, non, la réalité… Alors j’ai rembobiné Tellier et loin, très loin, nous nous sommes en allés.