Adieu chauffeurs, room service, robes du soir, coiffure et maquillage à domicile et festivités. Bonjour Paris, la pluie, de ce côté pas trop de dépaysement le festival cette année a boudé le soleil pour mon plus grand regret.
En revanche il a tenu ses promesses en ce qui concerne le nombre d’heures éveillées contre celles, rares, de sommeil…
Grande déception, pas de Sean Penn visible malgré les prévisions encourageantes de sa venue sur mon lieu de travail. A la place et non négligeable : Faye Dunaway, Jude Law, Benjamin Biolay (mention plus plus pour le petit frenchie ténébreux), Vincent Cassel, Monica Bellucci, Wong Kar Wai nous ont fait, entre autres, l’honneur de leur visite.
Pour les nuits, contre toute attente, meilleure soirée au VIP, avec podium rotatif et prog musicale pour la soirée Belvedere très rock. Ambiance anti snob réussie.
Surtout lorsqu’on arpente les soirées cannoises avec une team très en forme, bien décidée à rendre la nuit interminable. Suite au Jimmy’z la fameuse boîte où l’on ne croise que des gens que l’on pense connaître et pour cause ce sont ceux qui nous accompagnent à longueur de temps sur petit ou grand écran : Estelle Lefebure seule se lâche sur le dancefloor, Dita Von Teese, mutine se glisse discrètement entre les invités avant d’amorcer un mini show à base de bas joueurs, Mélanie Laurent se trémousse déjà dans l’asenceur très apprêtée, Judith Godrèche me regarde du coin de l’œil ( non non on ne se connaît pas chérie NDLR appellation très répandue à Cannes).
A 3h Ariel Wizman lâche les platines sous les reproches véhéments de mes collègues de la night en mal de danse. Qu’a cela ne tienne, direction le Bal Room sorte de repère parisien sans prétention, où viennent se finir les branchouilles : Emma de Caunes et André sont dans les escaliers, c’est un signe.
5h dodo, comment ça j’ai 3h devant moi pour me requinquer ?? Et oui Cannes c’est aussi ça : boulot à 9h le matin, jusqu’à 18h le soir et rempilage sur des nuits de dépressurisation, le tout sur 12 jours sans pause où le sourire et la bonne humeur sont de rigueur. Que du bonheur….
Marchage sur la croisette, téléphone collé à l’oreille et là bousculade, je me retourne, une Sharon Stone se faufile dans sa limousine. 18h les gens en smoking se mélangent avec les normaux comme moi éreintés dans leur tee shirt de la journée avec 15 sacs et pass qui pendouillent où ils peuvent. C’est le folklore cannois, son ambivalence, sa futilité, sa magie.
Dernier soir, soirée pour le Film désormais Palme d’or « Entre le murs » sur « ma » plage, ambiance hyper détendue, lâchage intégral, la festival se finit sur la vision des yachts scintillants au large de la baie. Le Carlton se dresse digne avec le Martinez dans son sillage, un verre de champ à une table en bord de mer, oui d’accord il faut profiter de cette chance incroyable.
Pour terminer en beauté ce festival en terrain ami, direction la villa Murano entassés à 12 dans une voiture. Le plus dur: ne pas dégringoler les escaliers périlleux qui mènent à une, somme toute, petite terrasse compte tenu du monde qui s’y presse surplombant la mer pour dernières danses en plein air.
Le plus long est d’attendre pour les toilettes, puis pour un cocktail et la musique est un peu élitiste pour que les gens se lâchent tous vraiment, mais il faut profiter, le lendemain le festival est fini, et cette folle quinzaine, que l’on ne peut comprendre qu’en la vivant, va reprendre ses droits pour un retour à la vraie vie.
La parenthèse se referme, des souvenirs plein la tête, avec une fatigue conséquente. Dans la file de l’avion Cédric, le marin beau gosse révise pour la Nouvelle Star. En temps normal cette simple rencontre, agréable du point de vue esthétique, ferait son petit effet, mais Cannes abolit les barrières de l’entendement, pour s’émerveiller il faut du de Niro, Cannes rend blasé de la star, c’est le comble et pour apprécier il faudrait encore un peu de conscience. Pour cela il va falloir d’abord dormir….